...Nul ne resplendira après la nuit qui lapida le Dieu et je suis frappé, aussi solitaire qu'un artisan sacré, par le soleil... - Dylan Thomas
Je suis un passionné et collectionneur de disques de blues et de rock, toutes tendances confondues, je possède de très nombreux enregistrements d'Elvis Presley que j'ai toujours considéré comme un sacré chanteur, moins comme un rocker pourtant j'adore sa période Sun Records, une espèce d'ange, tel que l'a chanté Dick Rivers Elvis avait l'air d'un ange, mais un ange déchu. J'avoue que jamais j'ai cherché à explorer afin comprendre le mythe et même si j'adore les ouvrages de Greil Marcus, je n'ai pas lu son livre Dead Elvis, ni été voir le biopic Elvis, paru en 2022.
L'exploration du mythe d'Elvis Presley, Laurence Fontaine, journaliste douaisienne, l'a effectuée avec passion, méthode, brio et à l'arrivée son investigation donne un ouvrage qui est tout autre chose qu'un live de fan ; il a un puit de détails sociologiques et culturels qui conférent au final, sans être une analyse pseudo scientifique, une dimension à l'ouvrage qui offre à s'immerger dans l'histoire de quelques décennies d'une nation que le destin d'Elvis Presley illustre, bien plus que symboliquement puisque incarnée, comme la mise en abime de L'Eldorado, ce fameux rêve américain.
Le pauvre ! Elvis dés sa naissance semble prédestiné à subir une tragédie shakespearienne, tous les éléments sont réunis pour que s'écrive un drame existentiel dans le contexte d'une société pleine de promesses trop souvent non respectées, bafouées. Elvis Presley a du sang indien, comme l'immense Jazzman Charles Mingus ce sont des métis et de par là ils sont victimes d'une souffrance identitaire dans une nation dans laquelle toute une très large communauté doit, encore et toujours, lutter afin d'obtenir l'égalité des droits civiques, plus simplement de ne pas se résigner pour essayer de vivre dignement, c'est l'un des aspects, en toile de fond, que donne à saisir le livre de Laurence Fontaine que je ne vais pas plus, ici, vous raconter, je vous recommande de le lire.
Au terme de ma lecture de L'Amérique d'Elvis, personnellement j'arrive en conclusion au sentiment que je présentais aux sujet de celui que l'on surnomme THE KING, je l'appréhende plutôt comme un Prince, un ange déchu, à la voix pure, jusqu'à la fin de ses fins celle ci le restera, elle est, celle d'une âme qui ne l'est pas moins pure, voir enfantine, certes elle est en proie aux tourments puisqu'elle doit se débattre dans un contexte environnemental globalement hostile ou corrompu, souvent les deux aspects alliés,...
...L'Amérique d'Elvis avec adresse offre à mesurer avec justesse ce paramètre qui fait qu'Elvis Presley demeure un étranger incompris, d'ailleurs il le chantera : Stranger in my Own Home Town/Etranger dans ma propre ville natale. Laurence Fontaine au terme de sa passionnante narration, évoque donc à juste titre L'Etranger de Marcel Camus. Elvis Presley reste un étranger.
On peut par certains aspects comparait le mythe d'Elvis Presley au vol Icare ; pour ma part, ici, je convoque le visage de Jésus, que l'on nomme bientôt Le Roi des rois, je ne suis pas croyant, ce dernier m'avait que sa parole liée sa foi en l'amour pour réaliser des miracles ; Elvis n'avait que sa voix et sa foi... Elvis avait l'air d'un ange.
Christian-Edziré Déquesnes.
L'AMERIQUE D'ELVIS de Laurence Fontaine
aux éditions Planet Hyperion
186 pages.
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