

Un lundi matin d'hiver, tu te réveilles de bonheur avec la patate, pendant que le café passe, tu ouvres l'ordinateur et tu vas sur ta page facebook et illico presto le premier message que tu lis, te fait crier, dans ta tête, MERDALOR ! puis tout alors résonne comme si tu avais la gueule de bois, pris une biture la veille.
La veille, le 12 janvier 2025 dans la soirée du dimanche, à l'âge de 65 ans, Didier Bourlon décède chez son ami Eric Ledzep qui l'héberge depuis l'incendie de sa maison, en novembre dernier.
Pour moi, c'était, il le restera, l'authentique guitariste rock de ma ville natale, Douai. Douai n'a jamais une ville rock mais dans les années 70, il y a eu un vrai groupe rock aux influences stoniennes, entre autres, Les Pneus, rhénondiouss ed mahousse, quel sacré nom !...
& Les Pneus ça roulent avec Boulu au chant & Popaule ou thiot Paul, je me souviens plus très bien, à la batterie ;; oui, je me souviens plus très bien, Le bassiste est Daniel Duez et, bien sûr, je me rappelle tout à fait du nom du guitariste Didier Bourlon est déjà dans les bars de Douai, au Cinatus, à La Rotonde, à La Brasserie Arthur les lycéens rockers disent entre eux que Didier, avec Gérard Cordier de Mad & plus tard Chien de Faïence, sont les deux meilleurs guitaristes de Douai mais que le plus rock c'est Didier Bourlon. Aux alentours des années 8O's & 90's, Didier va jouer aussi avec The Rolling Cowes (Guylaine Zeud (bassiste) rappelle qu'ils ont joué avec Alain Augustyniak (batteur) au festival Sam Blues de Méricourt et filmé par Télé Goelle (62), The Day Trippers...
Dans les années 80's, je quitte le Douaisis pour d'autres horizons mais j'y reviens régulièrement saluer mes parents à Sin-le-Noble et un jour où il y a un concert dans la salle des fête, je ne sais plus de qui, en effet je ne me souviens plus très bien, il y a un groupe en première partie, un groupe formé par deux frangins de Marchiennes Les Papillons et le guitare qui riffe comme un diable n'est autre que Didier Bourlon.
Je vis toujours ailleurs... mais passionné de blues et de rock music, je tiens au jus de ce qui se trame au Nord/Pas-de-Calais et en 2002 je lis des éloges au sujet d'un groupe de Béthune qui répond au nom de Hot Chickens, bientôt j'ai dans ma platine l'opus de ces poulets chauds qui comme des bons du officier du rock 'n' roll, d'une manière magistrale, rendent hommage à Gene Vincent, l'album se nomme simplement Play Gene et il roule ma poule de feu de pneus avec un guitariste de Douai, Didier Bourlon alias Mister Jack. Deux autres albums des Hot Chickens avec Mister Jack paraissent, Dunk, Dirty & Damned en 2005, suivi en 2007 de Speeb King ; le groupe qui c'est taillé une sérieuse réputation dans les milieux du Rock-à-Billy continue sans Didier qui lui continue sa route avec The King Riders, Dan Cash & Road Rockers et The Red Cabs, des groupes de reprises 100% Rock 'n' Roll.
2011, Didier sort un album instrumental Where's my Home, dédié à Elie, sa fille, c'est trois année pour composer les 16 titres, les enregistrer puis les auto-produire pour un projet qui lui tient à coeur puisque qu'une partie des bénéfices des ventes sont reversés à une association douaisienne L'Arbre à être qui s'occupe de trouver des familles d'accueil pour des personnes souffrant de troubles psychiatriques.
En 2022, Didier alias Mister Jack, sort un album Super Tare du Rock ou cette fois, il ne se contente pas de jouer de la guitare, il y interprète des compositions dont il a écrit paroles & musique, puis il retrouve Daniel Duez des Pneus qui vient l'épauler pour les parties de basse, Didier assurant aussi la batterie. C'est un album brut & pur, avec une gouaille sans maniérisme. Dés la première écoute, j'ai eu une tendresse pour disque en découvrant des textes qui donne à entendre l'humilité du rocker Mister Jack qui ne cherche pas à faire résonner son rock en français avec des formulations alambiquées, hermétiques ; non, Super Tare du Rock, à la fois direct et simple, faussement simple d'ailleurs car ce n'est justement pas un travail de faussaire mais celui d'un sacré gaillard qui a la vraie passion pour le rock authentique, celui de l'âme d'un genre qui au fil des décennies, depuis sa création dans les années 50's, se perd progressivement dans des effluves artificielles et dont l'essence originelle me semble globalement mis aux rebus des nostalgies mais heureusement il y a encore des puristes qui sans hurler Le rock n'est pas mort, le vivent et nous le rappellent, Didier Bourlon est de cette diable de race, là, puis comme il le chante dans Ma Régénération : '...votre déliquescence sera ma régénération...'.
La dernière fois que j'ai échangé avec Didier, après un concert en octobre dernier au bar Le Sirableu de Sin-le-Noble, il m'a confié qu'il avait des projets, des concerts avec les Red Cabs qui c'étaient reformé, de participer au renouveau des Papillons Noirs qui envisageaient de se reformer et qu'il travaillait à maquetter de nouvelles compositions.
Que dire de plus pour conclure I Don't Know... superbe unique instrumental de Taré du Rock qui nous offre encore à entendre combien Didier Bourlon alias Mister Jack était et reste un sacré guitariste.
Chl'Edziré.
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